Au programme : prise de conscience, ambition, abandon, amour et sexualité dansent autour de l’écriture et de la composition de l’artiste. Originaire de Vendée, Léo Lalanne est un artiste autodidacte qui toucha à l’industrie du disque par différents moyens. Journaliste, auteur et aujourd’hui artiste assumé, il se fraya son propre chemin vers une musique accomplie et franche.
C’est dans un style de musique pop et electro avec un chant parlé presque murmuré que l’artiste nous surprend. À la fois sublime et parfois sensuel, il susurre des mots tranchants, motivants et sensibles pour des auditeurs captivés par ses paroles lourdes de sens et magnifiques. Nous l’avions déjà découvert avec « Caïds », un morceau frappant sur les injustices sociales et sur l’identité de genre. (À lire juste ici => clique sur moi !) Ce mois-ci il revient plus fort et plus poétique avec un EP de 5 titres dont une reprise d’Allen Ginsberg produit par Apollo Noir. Les deux artistes ont travaillé sur ce projet original et profond. Ses visuels sont toujours travaillés et laissent percevoir la personne forte et vulnérable qu’il est. Comme un exutoire, vous trouverez dans les morceaux de Léo Lalanne son histoire parlée, raconté de façon sensible, teinté d’émotions. Ces musiques vous transporteront dans un voyage à travers ses vulnérabilités ! Ce qui revient souvent, ce sont les blessures. Omniprésentes, dans toutes les chansons de Léo Lalanne, elles sont l’essence même de ses ambitions, et malheureusement, de ses doutes.
L’artiste frappe fort sur ces zones d’ombres avec le morceau « Garçon ». Titre révélateur de sa motivation. Dans cette chanson, l’artiste se parle à lui-même, probablement dans un autre âge, ou dans une introspection, révélé par la phrase « Je t’observe de là-haut ». Comme un ange-gardien, il se remet lui-même sur le droit de chemin, en ce motivant, en se rappelant ses échecs et ses blessures :« Regarde attentivement les chutes », « ton hésitation n’est que passagère », « Ignore l’obscurité et marche» « Regarde-toi, (…), tu es beau ».
Dans un autre contexte, ce morceau peut facilement se mari à sa décision de changer de voie. « Titubant sur le chemin de ton inconscience » se reporte à sa carrière d’auteur et de journaliste auprès des artistes. Il met en musique une prise de conscience marqué à la fin par « maintenant que tu reconnais la lumière, garçon, danse ». Une vulnérabilité montrée de façon positive.
À l’inverse, les mots du titre « Impair » paraissent tranchants envers sa première blessure : l’abandon.
Élevé par sa mère célibataire, Léo Lalanne met par écrit ses pensées et ses sentiments envers son père. Décrit sous les traits d’une personne irresponsable, menteuse et destructrice avec les phrases « La responsabilité se transforme en une prose, que tu ne saurais prononcer » « Tu as aimé dans ta propre misère, partagée dans ton meilleur intérêt. » « Les mensonges d’un homme idéalisé, absent, ne peuvent être que destructeurs. ». Tout porte à croire que l’artiste publie une chanson dénonciatrice sans pardon envers son père. Cependant, Léo Lalanne laisse une dernière chance en abandonnant cette image de lui, cassé par sa dernière phrase « Si seulement tu savais ». Une obscurité de sa vie qui le suivra dans un autre titre comme « Garçon » « Les blessures restent » qui peut aussi être assimilé à sa chanson « Caïds » :
Morceau plus dénonciateur envers notre société et ses agissements. Léo Lalanne, parle de son enfance, de ses questionnements envers son genre et de sa blessure intérieure que la pression sociale nous inflige, « Au travers de femmes, je me retrouvais, devant l’homme je me questionnais. »
Un titre très complet, qui pointe du doigt beaucoup de problèmes :
L’harcèlement « Alors sous des coups d’épaules, de pieds, il fallait l’effacer le PD. »
Solitude : « Dans une enfance solitaire » repris aussi dans « Impair » « L’enfant seul fut oublié »,
Confiance en soi « Brillant d’un manque de confiance, ailleurs je me suis échappé. », et j’en passe.
L’artiste a fait preuve de beaucoup de courage pour écrire un morceau aussi sensible et fascinant.
Malheureusement, son mal-être ne s’est pas souligné qu’en France, dans son titre « Londres », Léo Lalanne fait face encore une fois, à une part de déception. L’artiste fait donc une rupture avec ses fantasmes : « Here we dreamed, attempted to create, où nous sommes, nous survivons. », « I have loved and lost in the equation of sharing, where I sometimes wonder, Londres, serais-tu dans la déchéance de ton symbole, une représentation de ce que nous sommes devenus. ». Des phrases qui se suffisent à elles-mêmes. Léo Lalanne prend d’assaut la capitale britannique, avec des mots piquants. Peut-être un événement majeur qui l’incitera à venir à Paris, pour commencer sa carrière artistique.
Sensible aussi envers l’affection avec la reprise de « Song » d’Allen Ginsberg, nous rencontrons peu à peu toutes ses facettes. Morceau superbe accompagné d'un clip sensuel. Leo Lalanne caractérise aussi son projet, non pas seulement, de blessures ou de dénonciations, mais aussi d’amour véritable et de partages.
Un artiste avec des textes et univers visuel puissant et sensible qui nous a ouvert son histoire et son cœur avec beaucoup de lyrisme et de vulnérabilité. Encore beaucoup de questions se posent, beaucoup de détails ont été passés, l’essentiel n’étant pas présent, une interview avec celui-ci va s’imposer !
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